Patricia de Solières, "Les révélées"

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Patricia de Solières, "Les révélées"

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Camille grandit entre un père éminent linguiste mais déjà âgé à sa naissance et une mère jeune qui va et vient au gré de ses amants. Lorsque son père décède, elle trouve la photographie d'une enfant lui ressemblant étrangement, datant d'un siècle plus tôt, et part sur les traces de son histoire familiale ainsi que des silences entourant sa naissance.

C'était une photo en noir et blanc, un peu jaunie. La petite fille, d'environ neuf ans, teint et cheveux clairs, lui ressemblait comme une jumelle, hormis le gros nœud plat à la ceinture, la longueur de la jupe, les boucles frisées au fer. Sinon tout - la posture, la manière de croiser les mains, la façon de tenir la tête - correspondait aux clichés que ses parents prenaient d'elle au même âge.

Mais qui était-elle ?

Au dos, griffonné au crayon à mine, Camille lit : « Madeleine, Kerduello, 1893 ».

Cette découverte va bouleverser sa vie. Car Camille, fille unique d'un père âgé, aujourd'hui décédé, et d'une mère partie vivre loin d'elle, ne connaît rien de son histoire familiale.

Elle n'a qu'une certitude : du fond du passé, Madeleine, son double, l'appelle, la suppliant de la délivrer de son secret. Lui rendre sa place sera désormais la raison d'être de Camille, elle qui depuis toujours lutte si chaotiquement pour trouver la sienne dans le monde.

À travers les destins croisés de Madeleine et de Camille, Patricia de Solières signe un premier roman empli de fièvre et de désir sur les liens complexes entre foi et folie.

« Nous sommes quatre : Marie et Juliette ont une cellule à côté de la nôtre.

Cécile partage la sienne avec moi. La maîtresse des novices a dit à maman qu'il n'était pas nécessaire de créer un dortoir pour quatre alumnats. Deux cellules, à l'étage des novices, permettront à mère Marie-Bernard de s'occuper ainsi de nous.

Ce matin, avant de quitter Brest, j'ai entendu Hélène pleurer. Puis elle est entrée dans ma chambre et m'a dit : « Levez-vous, mon ange, il est l'heure de se préparer. » Je ne savais pas qu'elle ne resterait pas avec moi, car Hélène ne m'a jamais quittée. »